Une grande nouveauté pour vos collaborateurs depuis le 01/01/2019 au niveau du CPF :
Un compte personnel de formation (CPF) crédité en euros et non plus en heures et disponible via une application depuis l’automne 2019.
Chacun dispose désormais sur son CPF de 500€ par an pour se former, et 800€ pour les moins qualifiés et les personnes en situation de handicap (respectivement plafonnés à 5000€ et 8000€). Les personnes à mi-temps, qui sont à 80 % des femmes, bénéficient des mêmes droits à la formation que les salariés à temps plein.
576 230 formations financées grâce au CPF en 2017
OBJECTIF ANNONCÉ POUR 2020 :
1 MILLION
À quels types de formations les collaborateurs ont-il accès avec son CPF ?
Le CPF est utilisable par tout salarié, tout au long de sa vie active, pour suivre une formation qualifiante.
Il s’agit de formations permettant notamment :
- d’acquérir une qualification (diplôme, titre professionnel, etc.),
- d’acquérir le socle de connaissances et de compétences,
- d’être accompagné pour la validation des acquis de l’expérience (VAE),
- de réaliser un bilan de compétences,
- de préparer l’épreuve théorique du code de la route et l’épreuve pratique du permis de conduire, de créer ou reprendre une entreprise,
- ou, pour les bénévoles et volontaires en service civique, d’acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de leurs missions.
Attention ! Le Compte Personnel de Formation est comme son nom l’indique personnel et son utilisation relève donc de la seule initiative du salarié.
Vous ne pouvez donc pas imposer à votre salarié d’utiliser son CPF pour financer une formation. Ce n’est pas impossible, mais dans ce cas il vous faut obtenir son accord et son refus ne saurait constituer une faute.
Pour rappel, lorsqu’un salarié utilise son CPF, ses heures de DIF acquises et non utilisées doivent être mobilisées en priorité. La date limite n’est cependant pas connue. Elle devrait être a minima 2021..
Comment l’évolution du CPF impact-il les rapports entre les collaborateurs et l’entreprise ?
Le CPF vise à rendre l’individu responsable et acteur de sa propre formation. Ce n’est plus l’entreprise qui dispose de l’enveloppe, mais le salarié. Si cela ouvre la possibilité pour chacun de réorienter son parcours professionnel, les actions de formation ne sont pas envisagées au bénéfice de l’entreprise mais à celui de l’individu.
L’entreprise va devoir être plus agile et accepter d’accompagner la réorientation de ses collaborateurs qui aspirent à d’autres projets et parfois in fine à quitter l’entreprise.
L’occasion de repenser en partie le lien entre le collaborateur et l’entreprise et en particulier :
- la signification de nos taux de turn-over dans les années à venir,
- la politique de fidélisation des collaborateurs avec une vision d’avenir plus engageante.
Quels sont les limites de ce nouveau fonctionnement ?
Nous observons un contresens avec le nouveau CPF. Sa mise en place passe par l’utilisation d’une application web ou mobile individuelle. Or la digitalisation des outils n’est pas nécessairement à la portée des personnels les moins qualifiés.
Pour ouvrir un compte CPF il faut donc savoir lire, écrire, compter, avoir un ordinateur, avoir un smartphone, et bien entendu les connexions internet afférentes. Cela fait beaucoup de conditions à remplir.
Est-ce que les bas niveaux de qualifications, à qui la réforme est dédiée, remplissent tous ces critères ? Ensuite, dans les faits, le CPF remplace le DIF qui dans la réalité a été beaucoup utilisé par les entreprises.
Sur les 20 millions de salariés du secteur privé :
– 3,6 millions de comptes ouverts
– 16,6% de taux de transformation
Le fonctionnement du CPF est certes différent mais nous n’avons pas la certitude que son utilisation par les entreprises soit vraiment différente. Le CPF, c’est une enveloppe de 500€ par an, cumulable jusqu’à 10 ans pouvant aller jusqu’à 5000€. Il faut dire que 500€, en fonction des formations, cela est très peu et ne représente parfois à peine une journée de formation.
Il reste encore des zones d’ombre, on attend donc que le CPF se développe et de voir les critères de sélections des formations éligibles.
Il sera intéressant de savoir combien de travailleurs français vont ouvrir leur compte suite à cette nouvelle réforme, car leur ouverture dépend aussi beaucoup du travail managérial entrepris.
Si le DIF a fait un flop, qu’en sera-t-il du nouveau CPF ? Et quand bien même le compte aurait été ouvert, en 2017, 80% des personnes n’en faisaient rien ! Le changement n’a pas été accompagné. Un autre challenge pour l’entreprise.