Connaissez-vous l’histoire de la formation ? Quelle est la première formation de l’histoire ?
On pense très vite aux premiers philosophes dans l’agora ou aux prêches des druides et des anciens de la tribu !
Non, la première formation est bien plus ancienne que cela, datant même d’avant l’homme de Cro-Magnon, quand il n’était encore qu’un Singe.
Il est d’ailleurs impossible de donner de date car la formation existe… depuis toujours, mais ne prend pas forme avec des mots.
L’exemple :
Celui d’une mère qui montre à son petit comment manger, comment chasser, qui le « coach » pour lui apprendre à marcher.
L’expérience :
Celle de l’essai, de la réussite et de l’échec. Celle de manger un aliment qui fait du bien ou qui ne passe pas, d’avoir échappé de justesse au prédateur en se réfugiant dans un terrier ou simplement de regarder les étoiles pour comprendre que la Terre est ronde.
L’exemple et l’expérience n’ont :
Pourtant ce sont les premières formations au monde. Ce sont aussi les plus NATURELLES, INSTINCTIVES et donc intuitives. C’est ce qui les rend aussi efficaces.
On parlera plutôt d’apprentissage naturel. Au fil des millénaires, cette façon d’apprendre, de grandir, de s’améliorer est restée la plus présente dans nos pratiques et nos sociétés et ce, quels que soient les outils que nous utilisons :
Un laboratoire scientifique, une équipe à manager, une vidéo YouTube ou un article inspirant…
Nos formations actuelles suivent-elles ce précepte natif de notre humanité ?
Pas toujours… Retenons pourtant que l’exemple est la meilleure formation qu’un formateur ou un manager puisse donner à un groupe.
❌ Le fameux « faites ce que je dis pas ce que je fais » n’a plus lieu d’être alors qu’il est monnaie courante.
✅ Je lui préfère le « faites ce que je fais, et quand vous l’aurez éprouvé, inventez votre méthode personnelle. »
Savez-vous également quel a été le premier rythme d’apprentissage au monde ?
Notre cortex surdéveloppé ne nous affranchit pas des mécanismes primitifs. Si nos émotions, nos ressentis sont avant tout animal, il en va de même pour de nombreux comportements… La formation en fait partie.
Presque tous les animaux ont un système d’apprentissage, même s’il est difficile de le percevoir chez les lapins, les lézards, les poules ou les poissons rouges 🙂
Pouvez-vous imaginer un chien, un chat, ou un singe assis 4 heures d’affilées à regarder sa mère pour apprendre à chercher à manger ? Non bien sûr. Vous me direz que son cerveau n’est pas assez développé ?
Et bien vous faites erreur ! Parce que nativement nous apprenons par cycles :
➡️ Observation
➡️ Mise en pratique
➡️ Observation
➡️ Mise en pratique
➡️ etc…
Grâce à notre capacité d’abstraction nous l’avons transformé en :
➡️ Théorie
➡️ Mise en pratique
➡️ Théorie
➡️ Mise en pratique
➡️ etc…
Nous apprenons par touches successives…. Ça ne vous dit rien ? Et si je vous parle du micro-learning ? Ou micro-formation ? Oui, le concept est le même !
☝️ Quelle que soit la taille de notre cerveau, on apprend mieux lorsqu’on apprend peu. Faut-il alors réduire la quantité ?
Non il faut réduire les temps, et cumuler les temps dans le temps.
Voilà pourquoi la micro-formation est efficace. Parce qu’elle est en phase, non seulement avec notre société du temps réel, mais aussi parce qu’elle correspond à un rythme naturel.
Comme le singe sur sa branche, pourquoi conserver des méthodes d’apprentissage qui nous obligent à nous submerger d’informations, assis pendant des heures derrière une table ? Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ?
Et non ce n’est pas Charlemagne. D’ailleurs d’où vient l’école et quel héritage nous a-t-elle laissés dans la formation professionnelle ?
L’école existe depuis l’antiquité dans les civilisations indiennes, égyptiennes, à partir du IVème millénaire avant notre ère. Oui il y a plus de 6000 ans ! Mais notre éducation moderne est issue du XIII siècle avant JC. Elle a toujours été « élitiste » c’est-à-dire réservée aux classes les plus aisées et ce, jusque dans des temps proches de notre époque.
On enseigne en général par mémorisation, avec comme base la lecture et l’écriture. Ça n’a pas beaucoup changé :
On centre l’éducation sur les textes religieux, l’histoire, puis vers la renaissance les sciences et les arts. Toujours avec une forme de « Noblesse du savoir » et « Posture du sachant ».
C’est en Chine que l’éducation semble la plus large sous l’impulsion des philosophes Lao-Tseu et Confucius. C’est d’ailleurs ce dernier qui mettra en avant le lien entre la réflexion individuelle et le savoir de l’enseignant affirmant que « apprendre sans réfléchir est peine perdue, réfléchir sans apprendre est dangereux ».
Mais alors Charlemagne ? C’est en 789 que Charlemagne ordonne cette loi, dans tout l’empire :
« Des établissements d’écoles où les enfants peuvent apprendre à lire : pour que dans chaque monastère et chaque évêché on apprenne les psaumes, les notes, le chant, le comput, la grammaire et qu’on dispose de livres catholiques bien corrigés ».
Son but, est de former et d’encadrer la société chrétienne dont il rêve, selon le modèle augustinien. Il l’a donc démocratisé, mais pas inventé.
L’école a toujours été considérée comme élitiste, essentiellement guidée par les autorités religieuses avant de devenir laïque. Globalement, la façon d’enseigner n’a pas vraiment changé. Et on retrouve ce format dans la formation professionnelle aujourd’hui :
👉 Des apprenants devant un professeur qui représente le sachant.
👉 On favorise un apprentissage par le savoir et le « par cœur ».
👉 La réflexion face au sachant est variable selon les périodes et les civilisations. Elle est aujourd’hui beaucoup plus acquise dans le milieu professionnel mais il reste des « sachants élitistes » qui ont toujours du mal à se mettre à la place de celui qui a besoin d’apprendre.
Si la formation professionnelle en continu est restée assez similaire depuis des siècles, il y a eu quelques courants alternatifs, comme le compagnonnage ou l’école Montessori qui favorise l’activité spontanée de l’enfant dans son besoin d’apprendre.
Le digital, les réseaux sociaux, le monde en temps réel changent la donne à tel point que la connaissance est aujourd’hui disponible partout immédiatement et gratuitement. Ça change tout et surtout pour développer ses compétences pour le travail.
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